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Cet article porte sur la créatine et la fonction cognitive. Pour des informations sur la créatine et la performance athlétique, voir L’haltérophilie végane : que dit la science ? .
Fonction cognitive
Une étude réalisée en 2017 au Brésil a examiné l’effet d’une supplémentation en créatine sur la créatine cérébrale (Solis, 2017). Les chercheurs ont donné à 14 adultes se décrivant comme végétariens (4 végétaliens, 9 lacto-ovo-végétariens, 1 ovo-végétarien) et à 17 adultes omnivores 0,3 g/kg de créatine pendant 7 jours. Les végétariens avaient un apport alimentaire en créatine beaucoup plus faible que les omnivores (0,01 contre 1,73 g, respectivement) mais la teneur en créatine du cerveau et des muscles n’était pas différente entre ces groupes avant la supplémentation. La créatine cérébrale n’a été affectée par la supplémentation dans aucun des groupes, bien que les végétariens aient eu une augmentation significative de la créatine musculaire par rapport aux omnivores. Ces résultats soutiennent d’autres études qui suggèrent que, chez les individus en bonne santé, la teneur en créatine du cerveau est relativement stable et n’est pas affectée de façon marquée par la supplémentation à la concentration utilisée dans cette étude. Les auteurs concluent :
Les résultats présentés ici mettent également en doute la capacité de la supplémentation en créatine à augmenter efficacement la teneur en créatine cérébrale/PCr [phosphorylcréatine] chez les individus en bonne santé, indépendamment de leurs… habitudes alimentaires. Au moins, il est sûr de conclure que le protocole de supplémentation employé dans cette étude, qui est capable de promouvoir la charge musculaire en créatine/PCr, n’a pas réussi à produire une quelconque augmentation de la PCr cérébrale, ce qui indique que des protocoles à dose plus élevée et/ou de plus longue durée doivent être développés pour optimiser l’accumulation de créatine/PCr dans le cerveau.
Une étude réalisée en 2013 au Brésil a comparé la teneur en créatine d’une section du cerveau, le cortex cingulaire postérieur, entre des végétariens (6 femmes et 8 hommes) et des omnivores (Yazigi, 2013). Le cortex cingulaire postérieur a été choisi car il est lié à la formation des émotions et à la fonction cognitive (traitement, apprentissage et mémoire). Bien que les végétariens aient consommé beaucoup moins de créatine que les omnivores (0,03 contre 1,34 g, respectivement), ils avaient des niveaux de créatine cérébrale similaires (6,0 contre 5,9 UI, respectivement). Les auteurs ont déclaré :
Il a été démontré précédemment que la prise orale de [créatine] peut avoir des effets bénéfiques sur la fonction cognitive chez les végétariens plutôt que chez les omnivores, ce qui suggère que les premiers peuvent présenter un certain déficit en contenu cérébral de [créatine]. Cependant, la présente étude réfute cette hypothèse, renforçant les données expérimentales précédentes suggérant que la teneur en [créatine] du cerveau repose principalement sur la synthèse endogène locale plutôt que sur l’apport alimentaire en [créatine].
Les auteurs soulignent que ces résultats ne doivent pas nécessairement être extrapolés à d’autres parties du cerveau. Ils disent également :
[Quelques] études, mais pas toutes, ont révélé un effet positif de la supplémentation en [créatine] sur la cognition chez des individus exposés à des conditions très stressantes (par exemple, privation de sommeil et exercice épuisant).
Une étude menée en 2010 sur 121 jeunes femmes (dont 71 étaient végétariennes ou végétaliennes) a demandé aux sujets de se supplémenter soit avec 20 g de créatine par jour (quatre doses de 5 g tout au long de la journée) soit avec un placebo pendant cinq jours (Benton, 2010). Au départ, les végétariens avaient une mémoire similaire à celle des mangeurs de viande, mais après la supplémentation, les végétariens ayant pris de la créatine avaient une meilleure mémoire que les mangeurs de viande des deux groupes. Cette étude a révélé que les végétariens étaient plus sensibles à la supplémentation en créatine que les mangeurs de viande. Seuls des effets secondaires mineurs ont été signalés par certains des sujets.